Friday, April 25, 2008

Jimmy Carter ou le dindon de la farce syrienne !

Le vendredi 25 avr 2008

LE SOLEIL - COMMENTAIRE

Jimmy Carter ou le dindon de la farce syrienne!

Alain-Michel Ayache

Spécialiste* du Proche et Moyen-Orient

Pour un coup médiatique, c'en est un! C'est en ces quelques mots, que la déclaration de l'ancien président américain, Jimmy Carter, peut être résumée après sa visite à Damas. En réalité, à regarder de très près, un observateur initié au «machiavélisme» de la famille Assad peut déceler une stratégie damascène des plus brillantes pour retrouver une place de choix sur l'échiquier politique régional et s'asseoir de nouveau sur la table de négociation avec les grands.

En effet, selon Carter, le Hamas accepterait l'existence d'une entité israélienne voisine d'un État Palestinien, si ce dernier était établi sur les territoires d'avant 1967. Or, Khaled Machaal, le leader de Hamas en Syrie avec qui Jimmy Carter s'est réuni, affirmait plus tard que cela ne veut pas dire qu'il reconnaîtrait le droit d'Israël à l'existence.

Cela vient remettre un grand point d'interrogation sur les déclarations de Carter, lequel a pourtant déclaré que le Hamas considérerait les accords signés par le président palestinien Mahmoud Abbas. Faut-il alors voir dans cette déclaration une stratégie pour situer les éléments de Hamas aux portes de Jérusalem pour un «assaut» final sur l'entité hébraïque? Ou y a-t-il, derrière ces déclarations, une volonté syrienne de changer un certain statu quo en sa faveur?

Un stratagème de la Syrie

Si l'on analyse la question de plus près, on discerne un stratagème «assadien» pour court-circuiter les tentatives de l'administration américaine de mettre au pas le président de la Syrie. En effet, la mise en place du tribunal international — dont le Liban exige son établissement pour condamner les assassins de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri ainsi des autres politiciens et journalistes assassinés par les services secrets syriens et leurs sbires au Liban — semble approcher à grands pas. D'où cette manœuvre de la Syrie destinée à attirer l'attention sur l'utilité de la présence du régime syrien (et surtout de sa survie), si Washington tenait à trouver une solution à la crise entre Palestiniens et Israéliens.

Pourquoi Carter? Le fait que ce soit le récipiendaire du prix Nobel de la paix est en soi un crédit international incontestable du sérieux de la démarche. Carter avait réussi à trouver une issue à la crise entre l'Égypte et Israël, il y a plus de 20 ans. Cela avait abouti, en 1978, à la signature des accords de paix à Camp David. Or, selon de nombreux observateurs arabes, il ne s'agit que de la poudre aux yeux, un artifice brillamment utilisé par Damas pour faire parvenir un message de l'utilité de sa survie.

En effet, Assad tente de jouer sur le facteur temps pour regagner une place de choix dans un climat où tout porte à croire que Washington prend plus au sérieux l'Iran que la Syrie. D'ailleurs, la présence chiite au Liban — et dans l'ensemble des autres pays arabes sunnites — présente une tête de pont très avancée pour l'Iran que Washington ne peut pas prendre à la légère. Et comme l'a bien noté la presse arabe, la décision de Hamas est prise davantage à Téhéran qu'à Damas.

Quant à Assad, il est cantonné à son propre territoire avec quelques antennes terroristes en Irak et au Liban, ce qui fragilise énormément son statut dans la région et dans la rue arabe, laquelle apprécie davantage le Hezbollah pro-iranien pour «ses exploits» plutôt que la Syrie !

Ainsi, le fait d'utiliser la crédibilité de Carter envoie un message à l'administration américaine qu'il y a de sérieuses chances pour une paix entre le Hamas et Israël, mais cela servirait avant tout les intérêts du régime syrien. C'est également un message destiné aux électeurs américains qui tend à leur démontrer que seul les Démocrates réussissent à trouver une solution de paix alors que les Républicains sont toujours axés sur la guerre. Ce faisant, Assad tente de jouer «machiavéliquement» sur l'opinion publique américaine dans l'espoir de voir son schéma aboutir et sa survie prolongée.

Le mensonge de Hamas

Quant au Hamas, le fait d'accepter qu'un État israélien ou qu'une entité israélienne puisse exister est en soi une négation de sa raison d'être, car la Charte du Hamas nie même le droit de l'existence d'une telle entité. Elle dit clairement qu'elle est vouée à sa destruction. Et même si l'on considère que le Hamas veut bien accepter la présence d'un tel État israélien à côté d'un État palestinien (si ce dernier est fondé sur le territoire d'avant 1967), cela serait alors interprété comme s'il renonçait aux terres qu'il avait toujours considérées comme étant palestiniennes, à savoir les terres de 1948! Ce faisant, le Hamas perdrait alors toute légitimité face à ses supporteurs et menacerait son existence même. Quid également de la question des «réfugiés» palestiniens et leur «droit au retour» qui pour la plupart — du moins selon toutes les précédentes déclarations du Hamas — incluaient les territoires perdus en 1948 lors de la «Nakba»?

D'où le présent constat de dire que cette manœuvre syrienne par la bouche des représentants du Hamas n'est autre que pour gagner du temps et pousser la Syrie à reprendre un rôle dans le cadre des tentatives américaines actuelles pour trouver une sortie à la crise entre Palestiniens et Israéliens. Le choix de Carter n'est donc pas innocent, et Damas démontre encore une fois le sadisme de son dirigeant car il a réussi à faire dire à un prix Nobel de la paix que sans la participation du Hamas, mais surtout de la Syrie aux négociations de paix, cette dernière est loin d'y aboutir.

*Département de Science politique, Université du Québec à Montréal (UQÀM)

Tuesday, April 15, 2008

Le Sommet arabe à Damas


Le Soleil
Opinion, mardi, 15 avril 2008, p. 25

Analyse

Alain-Michel Ayache,
Spécialiste du Proche et Moyen-Orient, Université du Québec à Montréal

Le sommet arabe de la division

Depuis l'indépendance du pays des Cèdres, le Liban a été transformé en terrain de confrontation. Les pays de la région s'y sont affrontés par Libanais interposés et la situation ne semble pas en voie de changer. De retour d'un séjour au Moyen-Orient, Alain-Michel Ayache poursuit ses observations.

Le Sommet arabe s'est terminé comme il a commencé : c'est comme si "les Arabes s'étaient mis d'accord pour ne pas se mettre d'accord", comme dirait le proverbe arabe. D'ailleurs, selon "le guide de la Révolution libyenne, l'éternel colonel Mouammar Kadhafi "aucun développement notable n'a été enregistré lors de ce Sommet, comme cela a toujours été le cas lors des précédents sommets". Pour lui, toutefois, "le plus important dans ce sommet, c'est le fait que nous avons reconnu l'existence de divisions, des problèmes et une haine entre les pays arabes et qu'il faut trouver un mécanisme pour le surmonter".

Une division insurmontable


En effet, les 22 pays de la Ligue arabe s'étaient réunis en principe pour trouver une solution finale à la crise politique libanaise et se mettre d'accord sur un plan spécifique pour une politique commune pour l'ensemble de la région. Or, leur communiqué final ne constitue que la traditionnelle conformation de l'absence de toute résolution concrète.D'ailleurs, les divisions sont apparues dès le début de l'annonce de la tenue de ce Sommet à Damas. D'un côté, l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Jordanie, principaux alliés des États-Unis. Ils ont exigé de Damas de mettre fin à la crise politique libanaise en incitant ses alliés chiites libanais - notamment du Hezbollah - qu'ils cessent de bloquer le fonctionnement des institutions libanaises pouvant mener à l'élection d'un président de la République au Liban. De l'autre côté, les pro-Syriens. Entre les deux, quelques pays arabes du Golfe qui cherchent à se démarquer en mettant de l'avant une pseudo-indépendance de décision politique dont le Qatar, les Émirats arabes unis, le Bahrein, le Koweit et le Yémen.Le Sommet devait entre autres trouver une solution à la problématique irakienne et la division palestinienne. Mais le rapport de force entre pro-Américains et pro-Syriens a poussé la moitié des chefs d'État arabes à s'absenter de cette réunion censée être au Sommet. Seulement 11 chefs d'États sur 22 s'y sont rendus. Les autres ont décidé de faire parvenir un message à Damas en déléguant la tâche à leurs ministres des affaires étrangères et autres ministres de rang inférieur.

Conflit d'influence


Or, selon les observateurs arabes, cette absence est significative car elle met l'accent sur la détermination de l'Arabie Saoudite de ne pas s'incliner devant une politique iranienne expansionniste dans la région à travers l'alliance entre Damas et Téhéran. En effet, que ce soit en Irak ou au Liban, les variables, chiites et intégristes sunnites d'obédience Al-Qaïda s'allient stratégiquement et indirectement pour miner les efforts de l'Occident en général et des États-Unis en particulier pour trouver une solution à la crise irakienne.À cela s'ajoute la situation de blocage des institutions politiques libanaises, provoquée par les alliés de Damas dont le Hezbollah afin d'exercer une pression sur la politique étrangère américaine. Quant à la présence des autres pays du Golfe à ce Sommet, elle est, selon ces observateurs arabes, une façon pour eux de se démarquer du jeu saoudien pour des intérêts bien spécifiques. En effet, pour le Qatar notamment, il s'agit avant tout de maintenir et de consolider un rapport de plus en plus solide avec l'Iran et la Syrie notamment.D'ailleurs, Doha, la capitale du Qatar, est de plus en plus présente sur la scène libanaise et les travailleurs libanais spécialisés sont devenus légendes depuis peu à Qatar.Les EAU, le Bahreïn et le Koweit prennent en considération la variable chiite qui constitue une bonne partie de leurs populations respectives et ne peuvent se permettre de s'allier aveuglément sur une politique strictement sunnite saoudienne. Le Yémen, lui, essaye de se positionner entre les belligérants en essayant de jouer la carte du modérateur entre le Hamas et l'Autorité palestinienne, alors que lui-même est aux prises avec un problème avec les islamistes qui essayent de le déstabiliser.Bref, et comme l'a bien expliqué le leader libyen, Mouammar Kadhafi, l'avenir des Arabes paraît plus que compromis. "Où est la dignité des Arabes, leur avenir, leur véritable existence? Tout a disparu", s'est-il écrié avant d'ajouter : "Notre sang et notre langue ont beau être unis, il n'y a rien qui puisse nous unir".

© 2008 Le Soleil. Tous droits réservés.
Numéro de document : news·20080415·LS·0049

Liban: Du pays des cèdres à celui de l'étincelle


Le Soleil
Opinion, lundi, 14 avril 2008, p. 23

Analyse

Du pays des cèdres à celui de l'étincelle...

Depuis l'indépendance du pays des cèdres, le Liban a été transformé en terrain de confrontation. Les pays de la région s'y sont affrontés par Libanais interposés.

Aujourd'hui encore, cette réalité n'a pas changé : la majorité et l'opposition se dressent l'une contre l'autre. De retour d'un séjour au Moyen-Orient, Alain-Michel Ayache nous livre le fruit de ses observations. (Premier de deux)

La majorité est pro-occidentale - pro-américaine pour être exact - et l'opposition pro-syrienne, anti-américaine. Officieusement, les premiers répondent aux "conseils et recommandations" de l'administration américaine, les seconds, à ceux de Damas et de Téhéran. En réalité, il s'agit tout simplement du bras de fer politique entre Washington d'un côté et Damas et Téhéran notamment de l'autre pour le contrôle total de la région du Proche et du Moyen-Orient. Le Liban, comme à son habitude, n'est autre que le terrain de confrontations.

Le Hezbollah dans l'équation

Cette réalité est tellement visible qu'un observateur attentif pourrait facilement déceler les aspirations des groupes libanais de part et d'autre de cette équation de confrontation. Ainsi, le Hezbollah, groupement chiite pro-iranien, mais dont une fraction politique répond également aux ordres de Damas, bloque actuellement le processus d'élection d'un nouveau président libanais. Cette situation dure depuis novembre dernier; la "majorité" essaye d'y remédier en tentant de négocier un meilleur pouvoir pour les Chiites au pays.Conscient de sa force militaire sur le terrain et dans la région, le Hezbollah fait grimper les enchères afin de réclamer un statut supérieur et une minorité de blocage au sein du gouvernement libanais. Il faut comprendre qu'au Liban, la politique est consensuelle car le système est bâti sur la répartition confessionnelle des postes de commandes principaux.Ainsi, pour que le Hezbollah accepte qu'il y ait un nouveau président au Liban, il faudra au gouvernement actuel, présidé par un Sunnite (comme le veut le Pacte national), qu'il lui octroie le tiers des voix. Cela lui permettrait de bloquer toute mention ou loi qui ne conviendrait pas à sa politique. Cela pourrait même aller jusqu'à bloquer toute démarche de paix éventuelle ou entente avec un autre pays si le Hezbollah le décidait!Évidemment, le gouvernement refuse de donner ce droit de veto au Hezbollah. Il tente plutôt de remettre de l'avant la nécessité de l'élection d'un président afin que chaque faction ait sa place sur l'échiquier politique du pays, les chrétiens entre autres (selon le Pacte national, le président du Liban est de confession chrétienne maronite). Or, le problème ne réside pas uniquement dans cette élection, car les deux camps ont trouvé un candidat de consensus en la personne de l'actuel chef de l'armée, le général Michel Sleiman.

Solution ou confrontation?


Pour les observateurs proches de la "majorité", le fait d'avoir trouvé un candidat accepté des deux parties est bon signe. Le problème, il est dans la démarche suscitée par Damas pour reprendre le contrôle politique du Liban à travers une stratégie de blocage des institutions et des décisions gouvernementales.Pour réussir, le régime syrien a besoin de donner au Hezbollah et à ses alliés libanais une capacité d'action suffisante tout en gardant le Liban otage de ses décisions, lesquelles répondent à des objectifs régionaux qui lui sont propres. C'est dans cette perspective que Damas s'est allié à Téhéran pour tenter de reprendre le dessus sur les autres pays arabes (sunnites) de la région.Quant à Téhéran, le fait d'armer le Hezbollah et de lui procurer maintenant des missiles balistiques capables de frapper le coeur des villes israéliennes de densité populaire élevée le place comme un acteur important sur la scène régionale et avec lequel le prochain président américain devra composer. En effet, Washington se trouvera bientôt devant l'alternative suivante : traiter avec l'Iran pour mettre au pas l'intégrisme sunnite d'Al-Qaïda ou bien se lancer contre lui dans une guerre régionale pour redessiner la carte du Moyen-Orient laissée par Sykes et Picot.Dans les deux cas, il est clair que le Liban servira de base de lancement des attaques ou, pour être plus exact, le pays à partir duquel l'étincelle embrasera la région dans son ensemble.

Alain-Michel Ayache, spécialiste du Proche et Moyen-Orient, Université du Québec à Montréal


DEMAIN : Le sommet arabe de la division

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Numéro de document : news·20080414·LS·0050


Tuesday, April 8, 2008

Israel, Lebanon & the Syrian Play

The Suburban, Quebec Largest English Weekly Newspaper


Opinion –
Israel, Lebanon and the Syrian Play

Special to the Suburban, Quebec Largest English Weekly
By Alain-Michel Ayache*


It did not take long for the UN Secretary-General, Ban Ki Moon, to realize the determination of Syrian President Bashar Al-Assad to destabilize Lebanon should the international community insist on implementing United Nations Security Council Resolution 1757 and creating the international tribunal to investigate and judge the criminals responsible for the assassination of the former Lebanese prime minister Rafik Hariri.

This is what France’s diplomatic Le Monde has reported quoting sources to the head of the world body.

One can then understand from this “leak” of information that the message, which Damascus is trying to convey to whomever it may concern, is that she is posing as a mandatory passage for any U.S. solution for the Middle East.

Moreover, and using new Machiavellian skills, Assad multiplies the signs of an opening towards a possible resumption of the peace talks with Israel at the same time as he keeps alive threats of a confrontation.

Indeed, according to rumours in Arab capitals, Damascus may have already decided to launch guerrilla attacks “in September” against Israeli positions on the Golan Heights captured by the IDF in 1967.

The attacks would be similar to those used by Hezbollah against Zahal

The fact that the Assad regime tries to disseminate such information to whomever would like to hear it is in itself a sign that Damascus is not bowing to international pressures.

On the contrary, it seems ready to pursue its destabilization of Lebanon, as well as the region as a whole.

Moreover, looking closely, one realizes that the Syrian policy is to join the Iranians in countering Saudi influence for control of the region.

Arab newspapers in the region report that Western and Arab observers with pertinent knowledge of Arab countries’ internal and regional policies, place the reason for this at the feet of Sunni fundamentalist militias initially funded by the Saudis to counter the Shiite axis but who have now turned against Saudi Arabia.

Their numbers include the suicide bombers that Syria uses to send to Iraq and constitute the bulk of the Fatah al-Islam and Jund el-Sham militias in Lebanon where they are currently fighting in Nahr el-Bared, the so-called Palestinian “refugee” camp which is in fact a town, against the Lebanese Army.

Trying to counter a large Shiite wave on the Middle East, Saudi Arabia seems to have created a Sunni axis that has been brought into the Iranian orbit.

The first confrontations are the ones in Iraq and Lebanon

Anxious to preserve its place in the regional arena, Syria has allied itself to Iran to oppose the main U.S. policies seeking to change the face of the Middle East.

First, democratization of the area as conceived by the Bush Administration through the elimination of Iraq’s Baath party and the installation of a representative democracy.

Secondly, making Lebanon an example of co-operation between divergent communities and pushing for the birth of new democratic political regional entities which would replace the current existing dictatorships.

Damascus found its response and its strategy in the mobilization of Shiite and Sunni fundamentalists and terrorists, by arming them and involving them in many terror attacks against Lebanese and UNIFIL peacekeepers in Lebanon, as well as against the Marines and U.K. soldiers in Iraq.

Damascus also assured them of refuge in the Palestinian military camps in Lebanon from where they launch their attacks against the Lebanese Army.

Assad is trying to break Saudi influence in Lebanon by destroying the national consensus and by encouraging Hezbollah to paralyze the institutions of the country.

The Syrian play would then aim to institutionalize an alliance with Iran to frighten the Gulf states as was the case a few weeks ago in Bahrain following remarks from Teheran that suggested a demand for the return of the Shiite part of Bahrain to Iran.

Assad thinks he has nothing to lose and everything to gain now

The main question up in the air is will the West once again fall into the Syrian trap in the name of Realpolitik, and try to maintain a perverted stability to the detriment of the freedom of the Lebanese.

Paris may attempt to gather some Lebanese factions around a consensus to oppose the Syrian play, but it is Washington that has the only real power to change the future of the Levant for the better.

The major problem facing Washington is the lack of an alternative to the current regime in Syria. Between Assad’s current dictatorship of the Alawite minority and a Sunni fundamentalist regime backed by the Muslim Brotherhood, America prefers the former.

The problem is that Assad knows it and is using it to his advantage.

*Alain-Michel Ayache is a Middle East expert and political science Professor at UQAM, the University of Quebec in Montreal.

2007-08-08 10:26:35

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