D’ailleurs, à mieux analyser la
situation des médecins de famille ou
même des spécialistes au Québec, on se rend vite compte que le problème se
situe plus au niveau de l’Ordre des médecins en tant que tel! Oui, le Québec
peut mieux faire en matière de médecine familiale et desservir toute la
population. Pour cela, il n’y a qu’une possibilité réelle et réaliste, qui, à
cout-terme, pourrait bien aider à combler le déficit en matière de médecin dans
la Belle Province.
Cette recette « magique » n’est
autre que de permettre – à l’instar des médecins de France – d’exercer leur
métier ici pour desservir notre population.
En effet, le problème principal c’est la
reconnaissance des diplômes et des compétences étrangères. Certes, à juste
titre, on ne peut pas reconnaître les compétences de tous, mais au moins des
pays dont la formation académique et les compétences ressemblent aux nôtres.
Par ailleurs, de nombreux candidats à l’immigration francophiles sont médecins
mais trouvent des difficultés certaines à s’intégrer au Québec à cause
justement de cette impossibilité d’exercer en tant que médecins, et finissent
par regagner leurs pays d’origine ou aller aux États-Unis.
Pourquoi alors le Dr Barrette n’a-t-il pas
établit avec l’aide du gouvernement en place ou d’autres avant de se lancer en
politique une vision pour recruter les nouveaux médecins au lieu de bloquer la
machine et la protéger comme une chasse-gardée aux critères très particuliers?
N’est-il pas préférable de permettre aux médecins étrangers désireux
s’installer au Québec de passer une courte période de stage d’adaptation pour
exercer enfin leur métier en toute quiétude comme cela se faisait dans le
passé?
C’est en permettant justement aux médecins
immigrants qui passent avec succès un stage en milieu hospitalier et en région
également, que le Québec viendrait à bout de la crise en matière de santé.
Investir en ressources humaines et dans la
connaissance « néo-québécoise » ne peut être qu’une valeur ajoutée pour
les Québécois et pour le Québec, à condition, bien entendu, de considérer
finalement l’autre comme son alter ego.
C’est de cette manière que le secteur de la
santé pourra combler rapidement son déficit en matière de ressources humaines.
C’est également comme cela que nous intégrerons mieux les nouveaux-venus dans
la société québécoise, et c’est comme cela que nous profiterons pleinement des
richesses culturelles et des connaissances professionnelles et du savoir-faire de
l’autre. Il suffit d’ailleurs de regarder aujourd’hui dans les hôpitaux le
nombre de médecins originaires de pays tiers et qui ont choisi le Québec pour
résidence principale pour voir l’importance de l’apport des richesses d’autrui.
Certes la plupart ont étudié ici et ont décidé d’y vivre. Rien n’empêche alors
que ces derniers ne deviennent eux le comité de sélection des nouveaux
candidats médecins en provenance de leurs pays d’origine, puisqu’ils sont les
mieux placés pour juger les deux systèmes et miser sur ce qu’ils ont en commun
au profit des Québécois.
Alors Dr. Barrette, la question pour vous
est : êtes-vous en politique aujourd’hui pour améliorer ou pour perpétuer
votre chasse-gardée?
Alain-Michel Ayache
Analyste politique
Spécialiste du Proche et Moyen-Orient